Le début de la vie professionnelle des nouveaux et nouvelles médecins
Soleil radieux, importante chaleur. Ce jeudi 22 juin 2023 est un grand jour pour les nouveaux et nouvelles médecins qui se sont réunis pour la Cérémonie de fin de formation à la résidence au Théâtre de la Cité universitaire. Cet événement facultaire marque un passage important dans leur vie professionnelle puisque leur formation médicale postdoctorale universitaire est à terme.
La salle était comble. Fierté et sourire sur le visage des parents et amis, les nouveaux et nouvelles médecins manifestaient un grand plaisir à se revoir avant de quitter pour poursuivre une formation complémentaire ou partir pour joindre ou rejoindre leur milieu de travail dans plusieurs régions du Québec.
La Cérémonie a été animée par le vice-doyen aux études médicales postdoctorales par intérim Christian Rheault et le directeur du programme en médecine de famille Samuel Boudreault. Lors de son allocution d’ouverture, le doyen Julien Poitras a manifesté sa fierté puisque des 230 résidents et résidentes finissantes, 120 terminent leur formation en médecine de famille. Le doyen a reconnu la résilience des finissants et des finissantes, leurs efforts et sacrifices, particulièrement dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Il a rappelé les assises solides de la collaboration, de la créativité, de l’intégrité et du respect pour faire face aux nombreux défis en santé.
« Je pense entre autres aux défis que représentent l’accès, la prise en charge et la continuité des soins dans un contexte où la population est vieillissante et où les maladies chroniques prennent un essor important, où le numérique nous envahit. […] Maintenir en santé une population, c’est l’accompagner dans son évolution vers de meilleures conditions de vie, c’est contribuer à l’amélioration du système et de la société, c’est prendre position pour une planète en santé - qui favorise également la santé de ses populations. » le doyen de la Faculté de médecine Julien Poitras.
Le doyen a de plus énuméré quelques pièges de la vie professionnelle d’un médecin, dont celui de perdre sa santé physique ou mentale.
Ancien étudiant à la Faculté de médecine de l’Université Laval, le président du Collège des médecins du Québec Mauril Gaudreault était manifestement heureux d’être présent pour l’occasion. Par des exemples, il a souhaité graver quatre mots dans la mémoire des finissants et des finissantes : compétence, écoute, collaboration et responsabilité.
« Détenir un permis d’exercice de la médecine n’est pas un droit, c’est un privilège. Il s’accompagne de pouvoirs, mais aussi de devoirs et d’obligations. Votre premier devoir sera de maintenir à jour votre compétence si durement atteinte. Elle repose sur la rigueur scientifique et l’intégrité. […] Écoutez [vos patients] avec beaucoup d’attention. Un patient malade est vulnérable. Ce n’est pas le fait que vous soyez savant qui va l’impressionner. C’est le temps d’écoute, d’empathie et de confiance que vous lui consacrerez. […] Votre patient deviendra ainsi votre premier collaborateur. […] Vous collaborerez également avec d’autres professionnels dans un travail d’équipes interdisciplinaires devenu aujourd’hui indispensable à la prise en charge et au suivi des patients dans le respect des compétences de tous. […] L’exercice de la médecine c’est d’abord être responsable du suivi de ses patients et faire preuve de jugement et de discernement dans ses décisions. » le président du Collège des médecins Mauril Gaudreault.
Comme le veut la coutume, le président du Collège des médecins du Québec a fait réciter le serment professionnel aux nouveaux et nouvelles médecins. C’est sous les applaudissements des personnes présentes que cet engagement s’est soldé.
L’accueil sur la scène de chaque finissant et finissante s’est par la suite réalisé rondement. Il a été entrecoupé par un témoignage sur la formation en médecine de Florence Côté, qui termine sa résidence en microbiologie médicale et maladies infectieuses chez l’adulte et qui entreprendra, au cours de la prochaine année, une maîtrise en contrôle des maladies infectieuses à Londres. La finissante a bien pris soin d’expliquer ce que représente la formation, dont la dernière étape de la résidence se choisit selon les valeurs et les intérêts professionnels. Dans son cas, elle a reçu sa formation pendant la pandémie de COVID-19.
« Quand les gens me demandent « c’est quoi, la résidence? », quand j’ai le temps, je parle de la joie, de la fierté… et de la fatigue. La joie, d’abord, d’apprendre et d’enseigner. De poser nos premiers diagnostics et d’écrire des notes (de moins en moins lisibles), de publier nos premiers articles scientifiques... De bâtir un catalogue d’expériences et de vécu qui nous servira toute notre vie. […] Je parle de la fierté, ensuite, qu’on ressent à prendre soin des patients. C’est un privilège de côtoyer la population dans toute sa diversité et d’être une pièce de l’engrenage d’un système de santé qui cherche à guérir et accompagner. C’est un privilège, mais c’est aussi une responsabilité qui peut nous gruger, et nous fatiguer. […] Les longues heures de travail, les évaluations constantes et les responsabilités qui s’additionnent finissent par peser lourd. Nous entrons en médecine pour aider les autres. N’oublions pas, maintenant, que prendre soin veut aussi dire s’occuper de nous-mêmes, de nos collègues et des apprenants qui nous entourent. » Florence Côté, résidente finissante.
La nouvelle médecin a terminé son témoignage en invitant ses collègues à jouer un rôle dans l’écosystème de la santé, au sens large du terme « et gardons une petite flamme d’engagement en nous pour éclairer le chemin. »
Un cocktail au pavillon Ferdinand-Vandry a fermé l’événement.