Aller au contenu principal

Détail de la nouvelle

Ergothérapie et itinérance : un nouvel épisode du balado Santé sans rendez-vous

Crédit : Faculté de médecine

Dans le plus récent épisode du balado Santé sans rendez-vous, la Faculté de médecine de l’Université Laval propose une réflexion essentielle sur le rôle de l’ergothérapie dans le contexte de l’itinérance.

L’invitée, Catherine Vallée, professeure titulaire à l’École des sciences de la réadaptation et chercheuse au centre VITAM, partage son expertise sur les enjeux sociaux et de santé qui touchent les personnes en situation d’itinérance.

L’ergothérapie, souvent associée à la réadaptation physique, prend ici une dimension sociale et humaine. Elle s’intéresse aux occupations du quotidien — ces activités qui donnent un sens à la vie — et à leur accessibilité. Or, pour les personnes en situation d’itinérance, ces occupations deviennent souvent hors de portée. C’est ce qu’on appelle la justice occupationnelle, un concept central dans l’approche de Mme Vallée.

« Quand on met l’occupation au cœur de ce qu’on fait, ça veut dire qu’on va s’intéresser à ce qui compte pour les gens et comment on peut contribuer — à soit adapter l’activité, soit développer des capacités chez l’individu, soit en adaptant l’environnement — pour que ce soit possible », décrit-elle.

L’itinérance : une réalité complexe

L’épisode aborde plusieurs thématiques clés : la santé mentale, l’exclusion sociale, l’intersectionnalité, et les déterminants sociaux de la santé. Loin des anecdotes sensationnalistes, la discussion met en lumière les réalités complexes de l’itinérance au Québec, un phénomène en croissance dans toutes les régions. Mme Vallée insiste sur l’importance de remettre en question nos idées reçues et de développer une écoute véritable des parcours individuels.

L’ergothérapeute, dans ce contexte, ne se substitue pas au travailleur de rue, mais agit en complémentarité. Il ou elle intervient sur le terrain, dans les milieux de vie, pour soutenir les personnes dans la reprise d’un pouvoir d’agir sur leur quotidien. L’épisode explore aussi les différences saisonnières dans les défis vécus par les personnes en situation d’itinérance, notamment entre l’été et l’hiver, et les obstacles à l’accès aux services de santé.

« La plupart des gens qui travaillent dans ce milieu vont dire qu’on ne peut pas évoluer sans faire une place à la défense des droits, sans résister à ce qui enlève la dignité, à ce qui nous déshumanise. Ce n’est pas un travail qu’on fait sans être solidaire », estime Catherine Vallée.

L’épisode invite à une réflexion profonde sur notre manière d’intervenir en santé. Il rappelle que les solutions durables passent par une approche globale, interdisciplinaire et centrée sur les besoins réels des personnes. L’ergothérapie, dans ce cadre, devient un levier puissant pour favoriser l’inclusion et la dignité.

Pour écouter l’épisode : fmed.ulaval.ca/balado