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Les travailleurs de l'alimentation et la COVID-19

Les travailleurs de l'alimentation et la Covid-19
Les professeures Caroline Gilbert, spécialiste de l’immunité cellulaire, et Mariana Baz, spécialiste en virologie seront de l'équipe de recherche.

Une vaste étude sera menée pour mesurer les effets de la COVID-19 sur les travailleurs de l'alimentation

Des chercheurs de l’Université Laval, du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval et de l’Université de Montréal ont reçu aujourd’hui une subvention de 2,2M$ du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 pour mesurer les effets du virus responsable de la COVID-19 sur les travailleurs de l’alimentation.

« Les travailleurs de l’alimentation sont soumis depuis le début de la pandémie à un risque élevé d’infection à la COVID-19 en raison de contacts quotidiens avec un grand nombre de personnes, explique un des responsables de l’étude, Denis Boudreau, professeur à la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval. Pourtant, il n’existe toujours pas de données précises sur le taux d’exposition de ces travailleurs au virus et sur la réponse immunitaire que cette exposition entraîne. Notre étude va tenter de faire la lumière sur ces questions. »

L’équipe suivra au cours des 24 prochaines semaines 450 travailleurs de l’alimentation provenant d’épiceries, de restaurants et de bars des régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches. Un groupe de 150 travailleurs en quincaillerie sera également étudié pour fins de comparaison.

Les chercheurs prélèveront des échantillons sanguins afin de déterminer la présence d’anticorps contre le virus de la COVID-19 et d’établir la prévalence de l’infection chez ces travailleurs à risque, qu’il s’agisse d’infections symptomatiques ou non. Des prélèvements successifs après 12 et 24 semaines permettront de mesurer l’incidence de l’infection au cours des 6 mois que durera l’étude.

Pour mener à bien leurs analyses les chercheurs utiliseront, en plus des techniques sérologiques traditionnelles, une méthode de détection optique mise au point par Denis Boudreau et ses collègues Jean-François Masson et Joëlle Pelletier, professeurs au Département de chimie de l’Université de Montréal. « Cette technologie, appelée spectroscopie par résonnance de plasmons de surface, utilise un faisceau lumineux pour détecter les anticorps du virus capturés sur une mince pellicule métallique. Cette technique permet d’évaluer rapidement la qualité de la réponse antivirale et l’affinité des anticorps pour le virus », explique le professeur Boudreau, qui est aussi chercheur au Centre d’optique, photonique et laser de l’Université Laval.

« C’est la qualité de la réponse immunitaire dans son ensemble qui permet à plus de 80% de la population infectée au SARS-CoV-2 de ne pas développer de complications. Nous savons toutefois encore peu de choses au sujet de cette réponse », explique la responsable du volet clinique de l'étude, Sylvie Trottier, de la Faculté de médecine de l’Université Laval et du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval.

Un deuxième volet de l’étude aura pour objectif de mieux comprendre la réponse de l’ensemble du système immunitaire au moment de l’infection au SARS-CoV-2. Les chercheurs s’intéresseront tout particulièrement à l’immunité innée, qui permet une réponse rapide et non spécifique contre les agents infectieux, et à l’immunité cellulaire, qui peut protéger une personne contre une infection même en l’absence d’anticorps décelables. Ils étudieront le rôle joué par des cellules impliquées dans ces deux types d’immunité, les neutrophiles et les lymphocytes T, dans la qualité de la réponse immunitaire de chaque individu au moment d’une infection au SARS-CoV-2.

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