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La recherche en réadaptation

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Les mots qui courent - dossier recherche - Recherche en réadaptation - Faculté de médecine Université Laval

Découvrez la richesse de notre communauté scientifique et son impact dans le monde en suivant la série Les mots qui courent

Une nouvelle série d’entretiens mensuels avec les chercheuses et les chercheurs de la Faculté de médecine sur de grands thèmes et enjeux actuels en santé. Découvrez la richesse de notre communauté scientifique et son impact dans le monde en suivant cette série prenant la forme d’entrevues, de capsules ou d’opinions. Vous pourrez avoir accès à un état de la situation sur de grands enjeux de santé. Cette série vous permettra également de découvrir ces hommes et femmes qui travaillent souvent dans l’ombre, avec acharnement et passion, à faire avancer les connaissances en santé.

Mai : la recherche en réadaptation et la pédagogie

Le mois de mai fait la promotion de la recherche en réadaptation. Et comme la Faculté de médecine a décrété ce mois comme étant celui de la pédagogie, l’occasion est donc belle de lier les deux.

Nous vous présentons donc deux équipes composées d’une personne d’expérience en recherche en réadaptation et d’une autre en apprentissage.


Pascale Tremblay et Élisabeth MaillardPascale Tremblay et Élisabeth Maillard

Respectivement professeure agrégée au Département de réadaptation et doctorante en sciences cliniques et biomédicales





1. Madame Tremblay, quel est le domaine de vos recherches ?

Les travaux de mon équipe s’inscrivent principalement dans les domaines de la réadaptation et des neurosciences cognitives. Nos travaux sont articulés autour de deux axes principaux. Les travaux du premier axe s’intéressent à l’organisation des fonctions cognitives et langagières dans le cerveau humain adulte en bonne santé. Les travaux du deuxième axe visent à mieux comprendre comment le vieillissement du cerveau affecte le langage et la cognition et comment certaines expériences peuvent induire des changements neuroplastiques associés à un déclin moins prononcé de ces fonctions avec l’âge. Sur le plan méthodologique, nous utilisons la stimulation non invasive du cerveau et l’imagerie multimodale IRM du cerveau ainsi que des approches comportementales pour explorer ces questions.

2. Combien de personnes travaillent avec vous?

Nous sommes une équipe d’une dizaine de personnes : deux étudiants à la maîtrise en recherche, deux étudiantes au doctorat, une professionnelle de recherche, quatre assistantes de recherche, deux stagiaires et moi-même. J’encadre aussi huit étudiantes à la maîtrise en orthophonie.

3. Qu’est-ce que vous appréciez en travaillant avec Élisabeth?

Elisabeth possède une perspective plus complète de l’être humain étant donné sa formation en médecine. Alors qu’il m’arrive de réduire l’être humain à son cerveau, la vision d’Elisabeth est très globale, ce qui nourrit énormément nos discussions au laboratoire. Elisabeth est également extrêmement curieuse. Elle me surprend constamment par ses questionnements approfondis, pointus et pertinents ainsi que son esprit analytique qui lui permet d’établir des liens entre des concepts tirés de disciplines souvent bien différentes. Travailler avec une personne à la fois aussi cartésienne et humaniste qu’Elisabeth est extrêmement riche et agréable.

4. Avez-vous un conseil à donner aux jeunes chercheurs?

Le travail scientifique est extrêmement riche et stimulant, mais il est aussi souvent ardu et demande toujours beaucoup de sacrifices. Le chemin vers une découverte scientifique est parsemé de nombreuses embûches et nuits blanches, de détours et d’efforts qui ne paient pas toujours. Mon conseil aux jeunes chercheurs est le suivant : tout au long de ce formidable périple, sans oublier la destination, prenez le temps d’apprécier le voyage. En effet, chaque réussite, chaque difficulté, chaque échec est riche en apprentissages. Un mentor m’a dit un jour que la caractéristique principale d’un chercheur est sa capacité à apprendre. Ainsi, prendre le temps d’analyser et de comprendre chaque difficulté, chaque échec, nous permet de grandir, et de continuer le voyage guidé par ces nouveaux apprentissages.

5. Élisabeth, quels sont les qualités ou les talents qui font de Pascale Tremblay une mentore?

Pascale est tout d’abord extrêmement passionnée par ses sujets de recherche et cet enthousiasme est communicatif. En tant qu’étudiante, je trouve très précieux d’être poussée par une vision claire et forte, ce qui permet de ne pas perdre sa ligne de vue, même lors des moments plus ingrats de la recherche. Pascale est ensuite très dévouée à son travail de chercheuse — elle aligne les heures et les tâches avec une efficacité redoutable et tout cela, sans négliger ses responsabilités de directrice. En effet, Pascale reste très accessible et prend le temps de répondre à nos questions, de discuter en profondeur des aspects le nécessitant et de nous guider. Je peux parler pour tous ses étudiants en disant que l’on ne se sent jamais livré à soi-même. De plus, bien que le milieu de la recherche soit extrêmement compétitif et demandant, je n’ai jamais senti Pascale vouloir nous pousser hors de nos limites — elle est très exigeante, certes, mais reste juste et respectueuse envers ses étudiants. Et finalement, ce qui contribue à rendre le travail avec Pascale très plaisant, c’est sa personnalité pétillante qui lui permet d’allier beaucoup d’humour à une discipline certaine.

6. Pouvez-vous nous expliquer une ou des choses que vous avez apprises grâce à elle?

L’organisation! Pascale est extrêmement ordonnée et organisée, et le laboratoire est donc à cette image — tout y est classé, étiqueté et protocolé. Pour quelqu’un chez qui l’ordre n’est pas forcément inné, je suis à la très bonne école. Et surtout, j’ai beaucoup d’admiration pour sa façon de travailler; avec sa détermination et son efficacité, c’est un excellent modèle qui nous pousse en avant.

7. Quels sont vos projets à court et moyen termes?

Je vais tout d’abord finir mon doctorat. Ensuite, je souhaite effectuer ma résidence en psychiatrie pour enfants et adolescents, et ainsi avoir une pratique qui allierait une activité clinique à de la recherche.


François Routhier et Jason BouffardFrançois Routhier et Jason Bouffard

Respectivement professeur agrégé au Département de réadaptation, ainsi que chercheur au Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS), et stagiaire postdoctoral




1. Monsieur Routhier, quel est le domaine de vos recherches?

Globalement, mes activités de recherche portent sur les facteurs de l’environnement technologique et physique qui influencent la mobilité, l’autonomie et la participation sociale des personnes ayant des incapacités physiques. Trois thématiques sont plus particulièrement abordées dans le cadre de ma programmation de recherche :

  1. L'utilisation du fauteuil roulant
  2. La robotique d’assistance
  3. Les aménagements urbains

Dans le cadre de la thématique portant sur l’utilisation du fauteuil roulant, depuis près de 20 ans, nous développons et expérimentons avec les milieux cliniques différentes approches d’entraînement des habiletés requises à l’utilisation sécuritaire et efficace de ceux-ci. En lien avec la robotique d’assistance, nous cherchons par exemple à connaître quels sont les facteurs qui assurent une utilisation optimale de robots d’assistance (ex. : JACO) ou autres aides techniques qui permettent de faciliter les mouvements des membres supérieurs par exemple. Finalement, en collaboration avec les milieux communautaires, cliniques et gouvernementaux, nous nous intéressons à déterminer et évaluer différents aménagements urbains, règlements ou pratiques qui sont susceptibles de favoriser les déplacements dans la ville (ex. : bateau-trottoir, signaux sonores aux intersections, dalles podotactiles).

2. Combien de personnes travaillent avec vous?

Mon équipe se compose de 10 à 15 personnes. Actuellement, on y retrouve deux stagiaires postdoctoraux ainsi que deux étudiantes au doctorat, une étudiante à la maîtrise en recherche, deux étudiantes à la maîtrise professionnelle et cinq étudiantes stagiaires qui débutent leur programme de maîtrise professionnelle. On retrouve également trois personnes qui agissent à titre de professionnels de recherche.

3. Qu’est-ce que vous appréciez en travaillant avec Jason?

Jason est stagiaire postdoctoral au sein de mon équipe depuis près d’une année. Il a rapidement su prendre une place importante au sein de l’équipe. Il a également permis d’élever d’un cran une collaboration de longue date avec l’entreprise Kinova Robotics. Jason a une vision de la recherche qui rejoint beaucoup la mienne, soit de travailler en étroite collaboration avec les principaux utilisateurs de notre travail. Il est également très engagé, non seulement au sein de mon équipe, mais au sein de différents comités.

4. Avez-vous un conseil à donner aux jeunes chercheurs?

Engagez-vous dans votre milieu. En plus du plaisir réel de le faire, il s’agit là d’un investissement qui rapportera à moyen ou long terme.

5. Jason, quels sont les qualités ou les talents qui font de François Routhier un mentor?

Je connais François depuis environ 10 ans alors qu’il m’a enseigné en ergothérapie. Nous avons ensuite fait partie du Conseil d’administration du Réseau provincial de recherche en adaptation-réadaptation (REPAR) et au Conseil de recherche du Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS). C’est dans le cadre de ces comités que j’ai mieux connu François et que j’ai été témoin de l’engagement et du professionnalisme dont il fait part dans les causes et les projets qui lui sont chers. Chacune de ses interventions lors de nos rencontres était très pertinente, réfléchie et documentée et faisait progresser les dossiers. Lorsque l’occasion de travailler plus intensément avec François s’est présentée dans le cadre de mon stage postdoctoral, je n’ai donc pas hésité à la saisir.

6. Pouvez-vous nous expliquer une ou des choses que vous avez appris grâce à lui?

Nous travaillons actuellement sur un projet d’évaluation des retombées du bras robotisé JACO, développé par l’entreprise Kinova Robotics afin d’améliorer la participation sociale des personnes présentant des incapacités très sévères se déplaçant en fauteuil roulant motorisé. Il est clair pour moi que le sérieux avec lequel François s’implique dans chacun de ses projets est un facteur expliquant la pérennité de son partenariat avec Kinova Robotics, dont la collaboration remonte à 2009. C’est en m’inspirant de son travail que je tente d’établir et de maintenir des partenariats durables avec mes collaborateurs. Une qualité que j’apprécie beaucoup de François est sa capacité à peser calmement le pour et le contre de chaque situation. Cela fait de lui un excellent mentor lorsque nous devons définir la portée et les limites de nos projets en cours et choisir les meilleures méthodes pour la situation. C’est également une qualité très utile pour mon cheminement professionnel puisque je lui demande régulièrement son avis sur des opportunités qui se présentent à moi.

7. Quels sont vos projets à court et moyen termes?

À court et à moyen termes, je vise à développer une carrière centrée sur la collaboration entre les chercheurs universitaires, les entreprises ainsi que les milieux cliniques et associatifs pour faire progresser l’innovation en réadaptation.


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